From March 8, 2017 to April 1, 2017

Galerie Tanit, Mar Mikhael, Beirut, Lebanon

"Il serait en effet trop facile de penser que Gilbert Hage a simplement voulu nous entrainer vers une simple contemplation de ses images, avec l’air de ne pas y toucher. « Oui, à nous de jouer à présent, de nous accaparer ses images, ses personnages, ces femmes et ces hommes jeunes, âgés pour la plupart d’entre eux, de vingt à trente ans, peut être un peu plus, ou un peu moins. Et ils sont beaux, au sens littéral du terme, comme si leur jeunesse venait nous dire,« Regarde, regarde-moi» comme s’ils nous provoquaient. De ce face à face, équivoque, troublant, nous interrogeons forcément ces autres nous même... Et puisque qu’en plus rien ne l’empêche, et que Gilbert Hage nous le propose, nous devenons voyeurs." - Jean Michel Vecchiet

Opening on Wednesday, March 8, 2017
From 7:00 PM till 9:00 PM

Dans le cadre de la signature de l’ouvrage Ici et Maintenant publié par les Editions de l’Alba, Gilbert Hage démontre une nouvelle fois sa capacité à explorer la tradition du portrait photographique et ses mises en visibilité. Cet ouvrage et les projections qui l’accompagnent, donnent à voir une série de portraits de jeunes libanais débutée en 2003. A l’origine du projet, celui-ci devait compter un millier de photographies, il s’est depuis construit, déployé pour s’inscrire sous différentes formes : exposition, publications, projections. Fidèle au système de sérialité que sa pratique photographique explore depuis de nombreuses années, chaque individualité photographiée par Gilbert Hage est mise en présence par l’image. De la répétition naissent un regard sur le monde et ses états – celui des modèles, celui du photographe – des inventaires du réel, des rapports aux temps qui se laissent traverser. Il est ici question de plusieurs temps : le temps de la prise de vue et son instant, le temps de l’image et sa durabilité, qui mettent et portent en présence l’être photographié, le temps et l’économie de notre regard posé sur lui, là. L’ici et le maintenant, le fameux Hic et nunc si cher aux pensées du photographique devient un exercice qui se décline, de tirages en ouvrage-objet et aujourd’hui en projections lumineuses. Nul besoin de revenir à la fameuse projection d’une ombre sur un mur pour expliquer l’origine du portrait. Celle-ci est, on le sait, non seulement génitrice de la photographie mais aussi de l’histoire de la représentation tout entière. Les 99 portraits projetés qui s’exposent à la Galerie Tanit répondent donc naturellement, à l’exercice de déclinaison de la représentation et de sa mise en vision, pour tout autant s’inscrire et questionner l’histoire de la représentation. La nouvelle dimension, la nouvelle mise en présence induite par la projection de la série dans l’espace de la galerie apporte de nouvelles dynamiques de présentation et de réception. La série projetée dialogue avec son pendant ouvrage, pour mieux se jouer de nos regards. Ceux que l’on pose sur ces images et ceux que ces êtres re-présentés en retour posent sur nous… « Il faudrait donc repartir de ce paradoxe où l’acte de voir ne se déploie que pour s’ouvrir à deux ».
– Clémence Cottard Hachem

Artists

Gilbert Hage